top of page
Rechercher

Le journaliste Landry Nguéma Ngokpélé arrêté sur instruction du parquet de Bangui

Landry Nguéma N. Dir. de Publication de LQB
Landry Nguéma N. Dir. de Publication de LQB

Le directeur de publication du Quotidien de Bangui (LQB), Landry Nguéma Ngokpélé, a été interpellé dans l'après-midi du jeudi 8 mai par des éléments de la gendarmerie nationale, sans qu’un mandat d'arrêt formel n’ait été présenté. Cette arrestation soulève des inquiétudes croissantes quant au respect de la liberté de la presse en République centrafricaine.


Ces dernières semaines, le journaliste avait publié plusieurs enquêtes dénonçant des cas présumés de détournements de fonds au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports. Ses articles visaient directement le ministre en charge, Héritier Doneng, qui, selon plusieurs sources concordantes, aurait répliqué anonymement via un compte avatar baptisé « Crépin Zengou ».


Interrogé sur l’origine de cette arrestation, le chef de brigade de la Section de Recherches et d’Investigation (SRI) s’est refusé à tout commentaire, précisant simplement que l’ordre émanait du procureur de la République, Benoît Narcisse Foukpio. Malgré plusieurs tentatives, la rédaction du journal Ya Ça News n’a pas pu obtenir de précisions de la part du parquet concernant les motifs de cette arrestation.


Cet incident intervient quelques jours seulement après la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai dernier, un paradoxe qui interroge sur l’état réel de cette liberté en Centrafrique.


Selon le classement 2024 de Reporters sans frontières (RSF), la République centrafricaine occupe la 139e place sur 180 pays en matière de liberté de la presse, marquant un recul par rapport aux années précédentes. RSF note une recrudescence des pressions exercées sur les journalistes, notamment lorsqu’ils traitent de sujets sensibles liés à la corruption ou aux affaires de l’État. L’environnement médiatique y est qualifié de « précaire et sous surveillance ».


Plus largement, les professionnels des médias centrafricains évoluent dans un climat de peur et de censure implicite, où les arrestations arbitraires, les intimidations et les poursuites judiciaires deviennent des outils d’intimidation contre les voix critiques.


Dans un État de droit, la liberté de la presse constitue un pilier fondamental. L’arrestation de Landry Nguéma Ngokpélé sans transparence ni base légale clairement établie constitue une atteinte grave à ce principe. Elle appelle à une réaction ferme des institutions nationales et des partenaires internationaux pour garantir un espace médiatique libre, pluraliste et sécurisé

 
 
 

Commentaires


bottom of page