Darassa et Bobo attendus à Bangui suite à l'accord de N'Djamena
- Crépin Soulou
- 10 juil.
- 2 min de lecture

Ce jeudi 10 juillet 2025, les chefs rebelles Ali Darassa, leader de l’UPC au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), et Oumar Abdelkader dit Bobo, chef du groupe armé 3R, sont attendus à Bangui à la suite des pourparlers de N'Djamena, qui ont abouti à un nouvel accord de paix en République centrafricaine.
Négocié discrètement par le chef des renseignements centrafricains, Wanzé Linguissara, cet accord a été signé le 19 avril dernier sous l’égide du président tchadien Mahamat Idriss Déby. Il commence aujourd’hui à produire des effets visibles.
Les deux chefs rebelles reviennent à Bangui pour approfondir les discussions entamées à N'Djamena, avant une éventuelle signature finale par le président centrafricain Faustin Archange Touadéra.
Comme ce fut le cas après l’accord de Khartoum en février 2019, qui avait conduit à la formation d’un gouvernement d’union nationale (GUN), une question se pose : ce nouvel accord débouchera-t-il sur un schéma similaire, avec l’intégration des représentants des groupes armés au sein du gouvernement ?
On se souvient qu’en 2019, Ali Darassa s’était fait représenter au sein du gouvernement par Hassane Bouba, devenu ministre de l'Élevage. Depuis, ce dernier a rejoint les rangs du Mouvement cœurs unis (MCU) et a lancé son propre mouvement politique, "Touadéra 100%".
Si un nouveau gouvernement devait voir le jour, le représentant actuel de la CPC, Hassane Bouba, sera-t-il écarté au profit d’un nouveau mandataire désigné par Darassa ? La question reste ouverte. Ce qui est certain, c’est que le retour d’Ali Darassa et d’Oumar Abdelkader dit Bobo n’est pas anodin. Certains proches du pouvoir à Bangui préfèrent rester prudents sur la portée réelle et les implications de cet accord, qui suscite déjà de nombreuses spéculations.
À l’approche des élections prévues pour décembre 2025, l’entourage du président Touadéra espère que cet accord contribuera à la pacification du pays, même si des poches de tension persistent et pourraient influencer le bon déroulement du scrutin.
Pour de nombreux observateurs de la scène politique centrafricaine, cet accord — dont les détails n’ont pas encore été rendus publics, contrairement à celui de Khartoum — pourrait réserver bien des surprises.
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