Armel Sayo est-il mort ? Le Procureur dément, la prudence reste de mise
- Prince-Eric Ngaibino
- 17 juil.
- 2 min de lecture

Une vidéo et deux images largement partagées sur les réseaux sociaux ce jeudi ont semé l’émoi en Centrafrique. Présentant un corps ensanglanté, ces contenus sont présentés par leurs diffuseurs comme montrant Armel Ningatoloum Sayo, ancien ministre et chef du mouvement armé Révolution Justice. Mais selon les éléments recoupés par Yacanews.com, aucune preuve ne permet à ce stade de confirmer cette affirmation. Mieux, le Procureur de la République a formellement démenti l’information.
La première image montre un homme étendu au sol, vêtu d’un t-shirt de treillis militaire. Du sang est visible sur la poitrine, et la scène semble capturée à la hâte, sans la présence apparente de services de secours ni d’éléments d’identification clairs. Une vidéo d’une dizaine de secondes, partagée dans la foulée, montre le même corps, filmé de plus près, en silence, sans indication de lieu ni de date.
L’équipe de Yacanews.com a soumis ces fichiers à plusieurs outils d’analyse : Yandex Images, Google Lens, ChatGPT et Grok. Résultat : les visuels présentent des incohérences fréquentes dans les mises en scène ou les contenus sortis de leur contexte. L’image du corps, notamment, ne permet pas une identification formelle du visage. Le sang, très rouge et homogène, semble artificiel ou retouché.
Autre indice : des images similaires ont déjà circulé dans d’autres contextes africains ces derniers mois, ce qui suggère un possible recyclage ou une manipulation.
Contacté ce jeudi après-midi, le Procureur de la République a apporté un démenti formel, joint par téléphone par nos confrères du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH), peu après 15h. Selon cette déclaration, aucune information officielle ne confirme le décès d’Armel Sayo.
Une source judiciaire, citée sous anonymat, affirme même qu’une visite a été effectuée dans la journée du 17 juillet auprès de l’intéressé par des représentants du parquet, sans incident signalé.
À l’heure de la rédaction de cet article, aucun membre de la famille de M. Sayo n’a officiellement confirmé ni infirmé l’information. Ce silence, ajouté au flou entourant l’origine des contenus, renforce les appels à la prudence.
En l’absence de vérification indépendante et au vu des éléments recueillis, la rédaction de Yacanews.com recommande aux internautes et aux médias de faire preuve de retenue face à ces rumeurs.
La multiplication de ce type de contenus non vérifiés s’inscrit dans un climat politique tendu où la désinformation peut être utilisée comme arme de déstabilisation.Centrafrique – Armel Sayo est-il mort ? Le Procureur dément, la prudence reste de mise
L’équipe de Yacanews poursuit ses investigations et mettra à jour ses informations dès que de nouveaux éléments fiables seront disponibles.
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