La BEAC envisage l'installation d'un centre de santé de référence dans la sous-région CEMAC
- Fiacre Salabe

- 10 juin
- 3 min de lecture

Une nouvelle ère pour la santé en Afrique centrale pourrait bien commencer sous peu avec l'installation d'un centre de santé de grande envergure dans la zone CEMAC. Ce projet ambitieux, porté par la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC), se distingue par son approche innovante visant à combler les lacunes en matière d'infrastructures sanitaires de référence dans cette région.
Pour la BEAC, le constat est sans appel : chaque année, un nombre important d’évacuations sanitaires coûte des millions de dollars aux États de la sous-région, avec pour conséquence une fuite des ressources financières vers l’étranger. Selon les dernières estimations de la Banque Mondiale, les pays de la CEMAC dépensent environ 200 millions de dollars par an pour envoyer leurs citoyens se faire soigner à l'étranger, principalement en Europe et en Afrique du Sud. Le manque d'infrastructures modernes et spécialisées en matière de soins de santé dans cette zone est en grande partie responsable de cette situation.
Ce centre de santé de référence, qui comprendra des plateaux techniques de pointe et une équipe de personnel médical hautement qualifié, vise à inverser cette tendance en offrant des soins de qualité sur place. En effet, si ce projet venait à voir le jour, il permettrait non seulement de réduire les coûts liés aux évacuations sanitaires, mais aussi de maintenir les ressources financières dans la sous-région.
Le choix de la ville qui abritera ce centre de santé de référence est un élément crucial de ce projet. Si Yaoundé semble être la ville la plus séduisante pour accueillir ce projet, une analyse des différentes capitales des pays membres de la CEMAC montre plusieurs éléments à prendre en compte.
Yaoundé (Cameroun) : Yaoundé bénéficie de plusieurs atouts pour accueillir ce projet. Capitale politique et administrative du Cameroun, elle est dotée de certaines infrastructures sanitaires, bien qu'elles ne répondent pas toujours aux standards internationaux. Cependant, la ville est bien positionnée géographiquement et dispose d'une infrastructure hôtelière et de transport assez développée. En revanche, le réseau routier reste perfectible, ce qui peut poser problème en cas d'urgences sanitaires.
Libreville (Gabon) : Libreville est une autre candidate sérieuse, avec des infrastructures de santé qui se sont récemment améliorées. Cependant, la ville reste relativement isolée, ce qui pourrait compliquer l'accès aux soins pour les autres pays de la CEMAC. En outre, le manque de personnel médical qualifié reste un défi majeur dans le pays.
Brazzaville (République du Congo) : Brazzaville, la capitale congolaise, dispose d’un potentiel intéressant avec son emplacement au cœur de l’Afrique centrale. Toutefois, les défis liés à l'approvisionnement en médicaments et au manque de structures de formation médicale de qualité peuvent freiner la mise en place d'un centre de cette envergure.
Bangui (République Centrafricaine) : Bien que Bangui soit stratégiquement située, elle fait face à de nombreux défis liés à la stabilité politique et aux infrastructures de base insuffisantes. La situation sanitaire du pays reste fragile, ce qui compliquerait l’implantation d’un tel projet.
Malabo (Guinée équatoriale) : Malabo, bien que plus petite que d’autres capitales, bénéficie d'un environnement politique stable et d’un soutien gouvernemental fort. Cependant, le manque d’infrastructures sanitaires de qualité et la distance par rapport à d'autres pays de la CEMAC sont des obstacles à surmonter.
Ndjamena (Tchad) : Ndjamena est la capitale la plus éloignée géographiquement des autres pays de la CEMAC. Bien que la ville soit en pleine expansion, elle souffre d’un manque d’infrastructures de santé et de transports, ce qui rendrait son rôle de centre régional difficile.
Parmi ces différentes options, Yaoundé se distingue par sa position stratégique et ses infrastructures relativement développées, bien qu'il reste des défis à relever. Le Cameroun, avec son réseau d'institutions médicales et sa place centrale dans l'Afrique centrale, semble être un choix logique. Toutefois, les discussions restent ouvertes et le projet de la BEAC pourrait encore connaître des ajustements en fonction des ressources disponibles et des décisions politiques prises par les différents gouvernements de la sous-région.
Les responsables de la BEAC précisent que ce projet est d'une importance capitale pour le développement de l’indépendance sanitaire de la sous-région, en veillant à la formation du personnel qualifié dans tous les domaines de la santé, afin de garantir la réussite et la pérennité du centre.









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