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L'Assemblée Nationale adopte la loi sur la liberté de la communication


Des journaux de Bangui
Des journaux de Bangui

Un vent de réforme souffle sur le paysage médiatique centrafricain. L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, lors d’une séance plénière tenue sous la présidence de l’honorable Evariste NGAMANA, une nouvelle mouture de la loi portant réglementation de la Liberté de la Presse et de la Communication. Une réforme saluée comme un tournant majeur pour la profession journalistique en Centrafrique.


Porté par le Ministre de la Communication et des Médias, Maxime BALALOU, ce texte vient corriger les lacunes de la loi N° 20.027 du 21 décembre 2020, laquelle, bien que promulguée, était restée inapplicable en raison de multiples erreurs matérielles et de fond. Le nouveau projet est le fruit d’un travail conjoint mené depuis avril 2024 entre le Haut Conseil de la Communication (HCC) et le ministère de tutelle. Il marque une volonté claire de doter le pays d’un cadre juridique moderne et opérationnel pour encadrer la communication et garantir la liberté de la presse.


Adoptée avec amendements après débat, la nouvelle loi vise à mieux structurer l’espace médiatique centrafricain tout en renforçant la responsabilité des acteurs du secteur. Elle s’attaque notamment à la prolifération de contenus non vérifiés ou tendancieux, qualifiés de "braconnage de la communication" par le ministre BALALOU. Le texte réaffirme avec force l’importance du respect de l’éthique et de la déontologie dans le métier de journaliste.


Plus encore, cette réforme offre de nouvelles garanties pour la liberté d'expression tout en prévoyant des mécanismes de régulation plus efficaces. Elle est le fruit d’une concertation élargie : sur les quinze institutions conviées par la Commission Équipements et Communication, onze ont répondu présentes, traduisant un réel engouement autour de cette initiative.


Au-delà de la réglementation, la loi ouvre la voie à des avancées structurelles importantes. Le ministre BALALOU a annoncé l’installation prochaine de quinze émetteurs FM supplémentaires d’une portée de 60 kilomètres chacun. Ce projet vise à pallier la couverture partielle du territoire par les chaînes nationales, notamment Radio Centrafrique, dont les installations ont été sévèrement endommagées durant les crises militaro-militaires du pays.


Autre engagement fort : la création d’une Maison de la Presse, projet que le ministre a promis de concrétiser d’ici la fin de l’année 2025. Cette structure est appelée à devenir un lieu de formation, d’échanges et de soutien pour les professionnels des médias.


En présentant cette loi comme "votre loi" devant les journalistes, Maxime BALALOU a souligné le rôle actif des médias publics et privés dans sa genèse. L’adoption de ce texte est perçue comme une reconnaissance de leur travail et une opportunité pour une réelle émancipation professionnelle. "Maintenant, nous avons un cadre juridique qui va permettre l’émancipation de votre métier", a-t-il affirmé avec émotion, appelant à une collaboration étroite entre autorités et professionnels de la presse pour le développement du pays.


La Centrafrique franchit un pas important vers une gouvernance médiatique plus transparente, responsable et adaptée aux défis contemporains. Si la loi adoptée marque une avancée notable, les attentes restent fortes, notamment sur le plan de la mise en œuvre effective des engagements annoncés. La profession journalistique, désormais mieux outillée juridiquement, devra également faire preuve de rigueur et de responsabilité pour consolider cette nouvelle dynamique.










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