top of page
Rechercher

Centrafrique: énième dialogue politique de toutes les discordes

Plongée dans une interminable crise militaro-politique où se sont succédés dialogues, accords et diverses plateformes de résolution des conflits auxquels elle fait face depuis plus de 20 années d'instabilité, la République centrafricaine est appelée une nouvelle fois à la table du dialogue. Bien plus qu'un exercice salvateur pour les récents imbroglios d'une part entre le gouvernement et les groupes armés et d'autre part entre le gouvernement et l'opposition démocratique, rien ne semble enchanter un camp comme l'autre et crée une fois de plus des tensions au seins de chaque partie.

ree

Logo du Dialogue Politique Inclusif de 2008

Les ficelles sont tirées de tout bord et font perdurer la crise.


Lors de son intervention, jeudi 2 novembre devant le Conseil de sécurité de l’Onu, la cheffe de la Minusca a appelé les autorités centrafricaines à un dialogue inclusif. Pour Valentine Rugwabiza, afin de rétablir la paix et réussir les prochaines élections locales,

les autorités centrafricaines doivent discuter avec les leaders de l’opposition et les responsables des groupes armés.

Alors que la sortie de Madame Rugwabiza est saluée par l'opinion internationale, à Bangui, elle sonne comme un vent de discordes avec les ripostes -non officielle- du gouvernement notamment la très controversée vidéo du conseiller à la Présidence, Fidèle Gouandjika appelant au "génocide" contre les agents des Nations Unies en cas d'un "possible Coup d'Etat".


Pour sa part l'opposition démocratique reste divisée. Le parti travailliste Kwa Na Kwa conduit par Christian Guenebem depuis le lendemain de l'offensive militaire de la Coalition des Patriotes pour le Changement; fin 2020, se fait court-circuité par un comité ah hoc à travers un communiqué qui affiche clairement son adhésion à cette nouvelle instance de discussion prônée par Rugwabiza. Un comité ah doc fantomatique selon les termes de certains cadres de cette formation politique qui voient en cette démarche, des manœuvres visant à discréditer le parti. Sans pour autant montrer sa position vis-à-vis de la volonté de la Représentante à vouloir réunir une fois de plus les centrafricains autour de la table de discussion, le KNK et les autres partis de l'opposition continuent de brandir l'illégitimité du président en place, Faustin Archange Touadera et "ses manœuvres" visant à s'offrir un troisième mandat.


Rappelons que la République centrafricaine s'est dotée au cours des dix dernières années de huit principaux outils de résolution du conflit déclenché en 2013 par la Séléka dont notamment l'Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique conclu entre les groupes armés et le gouvernement et le récent Dialogue Républicain auquel certains acteurs de la crise n'y ont pas pris part.


Le cadre de discussion souhaité par la cheffe de la Minusca à l'approche des élections locales longtemps réclamées par la population et les partenaires de la République centrafricaine semble la clé de voûte d'une nouvelle crise dans le pays. Le gouvernement faisant face à une crise économique dont la croissance s’établie à 2,0 % pour l'année en cours, le financement de l'organisation d'un énième dialogue avec toutes les parties engagées dans la crise demeure la grande inconnue.






Commentaires


bottom of page