La BEAC et la BCEAO renforcent leur coopération bilatérale face à la montée de l'IA
- Fiacre Salabe

- 23 mai
- 2 min de lecture

Après la signature de la convention de partenariat entre les deux institutions monétaires de la sous-région, la coopération entre la BEAC et la BCEAO s'accentue et se veut déterminante vers des actions stratégiques.
Ce jeudi 22 mai, Dakar a accueilli une forte délégation de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), conduite par son patron Yvon Sana Bangui, au siège de l'institution sœur BCEAO, dans le cadre d'une visite de travail.
Cette visite fait suite à celle des hauts responsables de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les 27 et 28 janvier dernier, à Yaoundé au Cameroun.
Cette visite a permis aux institutions financières de la région de mener une réflexion plus approfondie sur les défis et opportunités pour les banques centrales, à l'ère de l'intelligence artificielle (IA).
La question de l'intelligence artificielle face à la stabilité financière est d'une préoccupation majeure au cœur de la rencontre entre ces institutions monétaires.
Comment l'IA pourrait générer des prévisions et des analyses beaucoup plus rapidement, afin de permettre aux banques centrales de réagir si vite face aux conjonctures économiques, selon l'intervention du gouverneur de la BEAC Yvon Sana Bangui.
La détection précoce des risques systémiques en analysant les volumes massifs de données, afin d'identifier les signaux faibles et les interconnexions cachées, a souligné Yvon Sana Bangui.
Il a aussi insisté sur le renforcement de la supervision bancaire pour faciliter la détection plus agile des anomalies et vulnérabilités au sein des institutions financières, à l'ère où l'IA s'impose comme un outil déterminant.
Enfin, Yvon Sana Bangui appelle à l'amélioration de la lutte contre la criminalité financière, qui passe par le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, ceci grâce à l'identification de schémas transactionnels assez complexes.
Selon une étude de l’AFRICA Fintech Forum, l’intégration de l’IA dans les institutions bancaires africaines pourrait permettre une réduction des coûts opérationnels allant jusqu’à 25 % d’ici 2030, tout en augmentant de 30 % l’efficacité des dispositifs de surveillance financière.
En Afrique centrale, la BEAC supervise un volume annuel de transactions bancaires estimé à plus de 80 000 milliards de FCFA. L’exploitation de l’IA permettrait de traiter ces données en temps réel et de détecter plus de 90 % des anomalies invisibles aux méthodes traditionnelles.
Bien que la BEAC n'ait pas encore intégré l'IA au cœur de sa gestion institutionnelle, cela n'empêche à son patron Yvon Sana Bangui de proposer l'élaboration d'un livre blanc sur l'adoption de l'IA par les banques centrales, une première dans l'histoire des institutions financières à travers le monde.









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