La Banque mondiale renforce son engagement dans la réhabilitation des routes en Centrafrique
- Fiacre Salabe
- 11 juin
- 2 min de lecture

Alors que la République centrafricaine (RCA) est confrontée à une dégradation avancée de ses infrastructures routières, notamment dans les zones rurales, la Banque mondiale réaffirme son soutien en matière de réhabilitation du réseau routier. Ce dernier est un levier stratégique pour le développement économique, la cohésion territoriale et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Entre 2010 et 2022, la Banque mondiale a investi plus de 140 milliards de FCFA dans la remise en état des routes rurales à travers le pays. Ces financements s'inscrivent dans le cadre de divers projets structurants, dont le Projet de facilitation des transports et du transit et le Programme de connectivité rurale.
Parmi les axes prioritaires ayant bénéficié de ces investissements, on peut citer :
Le corridor Bangui–Garoua-Boulaï, principal point d’entrée pour les marchandises venant du Cameroun, et le corridor Bangui–Brazzaville, crucial pour les échanges sous-régionaux.
Grâce à ces fonds, 203 kilomètres de routes nationales ont été entièrement réhabilités. En parallèle, 333 kilomètres ont été ouverts entre Kaga-Bandoro et Ndélé, renforçant l’accessibilité du nord du pays.
400 kilomètres de pistes rurales entre Bossangoa, Paoua et Batangafo, favorisant l'accès aux zones agricoles,
31 kilomètres de routes urbaines réaménagés à Bangui et dans d’autres villes secondaires,
Plus de 20 kilomètres de canaux de drainage construits pour améliorer la résilience aux inondations.
Au total, ces projets ont permis de générer plus de 320 000 emplois temporaires dans les zones ciblées, entre 2010 et 2022, contribuant ainsi à l’insertion socio-économique des populations locales.
Malgré ces avancées, près de 85 % du réseau routier centrafricain reste en mauvais état, selon les données du Ministère des Travaux Publics. La RCA dispose d’environ 24 000 kilomètres de routes, dont moins de 3 % sont bitumées. L’état dégradé des routes constitue un frein majeur à l’accès aux services de base, au commerce et à la sécurité dans plusieurs régions enclavées.
La Banque mondiale prévoit un nouveau programme quinquennal, doté de 190 milliards de FCFA, pour renforcer les acquis et accélérer la modernisation du réseau routier national. Le représentant résident de la Banque mondiale en Centrafrique, Guido Rurwanga, a déclaré :
"Les milliards investis dans la réhabilitation des routes rurales doivent être pérennisés. Il est impératif de mettre en place des mécanismes de maintenance efficaces pour éviter de refaire sans cesse les mêmes travaux. Nous allons également soutenir le gouvernement dans la lutte contre l’insécurité routière, notamment par l’instauration d’un système de contrôle des charges des camions, entre Garoua-Boulaï et Bangui, en conformité avec les normes de la CEMAC."
Ce projet inclura également des actions en faveur de la sécurité routière, de la durabilité des infrastructures et de la résilience climatique.
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