top of page
Rechercher

Arrestation de leaders de la société civile en Centrafrique suite à l'explosion d'y lycée Boganda


Arrestation de Gervais Lakosso
Arrestation de Gervais Lakosso

Une marche pacifique organisée par la société civile centrafricaine en mémoire des élèves décédés lors de l’explosion d’un transformateur électrique à proximité du lycée Barthélemy Boganda a été brutalement interrompue ce vendredi 27 juin par les forces de l’ordre. Les figures bien connues de la société civile, Gervais Lakosso et Cressent Beninga, ont été interpellées alors qu’ils prenaient part à la manifestuon.


Cette marche visait à honorer la mémoire des victimes du drame qui a secoué la capitale mercredidernier, causant la mort d’une trentaine de personnes, principalement des élèves, et faisant près de 300 blessés. Mais à Bangui, il semble que le recueillement public soit devenu un acte de défiance politique.


Dans la matinée, l’artiste engagé Ozaguin et son équipe ont pu, dans un silence chargé d’émotion, déposer des gerbes de fleurs devant les grilles du lycée Boganda. Un geste simple, digne, qui n’a pas été empêché. Mais quelques heures plus tard, la tentative de rassemblement menée par les organisations de la société civile a été brutalement stoppée par les forces de sécurité.


Les images circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers dispersant les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Plusieurs personnes ont été brièvement interpellées avant d’être relâchées, à l’exception de Lakosso et Beninga, dont la brutale interpelation et la détention ont été confirmée par des proches.


Cette répression soulève une fois de plus la question de la liberté d’expression et du droit de manifester en République centrafricaine. Alors que la douleur nationale reste vive, toute tentative d’organisation indépendante pour rendre hommage aux victimes est systématiquement perçue comme un acte politique à faire taire.


Les voix de la société civile dénoncent une volonté manifeste du pouvoir de confisquer le deuil collectif et de criminaliser toute mobilisation citoyenne. Pour plusieurs observateurs, cette arrestation n’est pas seulement une atteinte aux libertés fondamentales, mais un signal inquiétant sur l’état de la démocratie en Centrafrique.


Alors que le pays traverse une crise humaine et morale après la catastrophe du lycée Boganda, réprimer les voix qui veulent panser les plaies au nom du peuple semble ajouter une violence institutionnelle à la tragédie.


Les familles des victimes, elles, attendent toujours des explications concrètes, des responsabilités, et des actions concrètes pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. En attendant, la répression du deuil public vient assombrir un peu plus le climat national.

 
 
 

Commentaires


bottom of page