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Fiacre Salabé et Christian Locka toujours détenus sans fondement clair

Fiacre Salabé
Fiacre Salabé

Cela fait plusieurs jours que deux journalistes, Fiacre Salabé, directeur de publication du site d’information YacaNews, et Christian Locka, journaliste camerounais en mission, sont détenus à la gendarmerie de Boda, au sud-ouest de la Centrafrique. Pourtant, aucun motif clair, transparent ni légal n’a encore été communiqué par les autorités sur les raisons de cette détention arbitraire.


Accusés sans être formellement inculpés, les deux journalistes affirment ne pas se reconnaître dans les charges évoquées officieusement d’« abus de confiance », un chef d'accusation flou, souvent utilisé pour intimider ceux qui dérangent. Plus inquiétant encore, ils n'ont toujours pas eu accès aux détails de leur dossier, ni même à l'identité exacte de leurs accusateurs. Une opacité totale règne autour de cette affaire.


Des sources proches du dossier, que notre rédaction a pu joindre, confirment leur présence continue à Boda, toujours retenus par la gendarmerie. Un message glaçant reçu ce matin éclaire d’un jour absurde leur situation :


> « Bonjour. J'ai eu Boda au téléphone. Fiacre s'y trouve toujours. À la gendarmerie. Selon mon interlocuteur, il n'y a pas de véhicule pour les ramener à Bangui. Et que l'état des routes est l'une des raisons de la non circulation régulière de voiture en direction de la ville de Boda. »


Une absence de véhicule comme justification à une détention prolongée ? C’est une moquerie à l’état de droit, une humiliation infligée à deux professionnels de l’information, coupables uniquement d’avoir voulu témoigner, informer et enquêter. Derrière cette excuse logistique se cache une réalité bien plus grave : celle d’un pouvoir qui instrumentalise l’appareil sécuritaire pour museler la presse.


Fiacre Salabé, connu pour ses prises de position critiques et ses enquêtes approfondies, avait déjà été la cible de menaces dans le passé. Sa présence à Boda, dans le cadre d’un reportage sensible, n’a visiblement pas plu à certains cercles d’influence.


Ce silence imposé est une atteinte directe à la liberté de la presse en République Centrafricaine. Il est inadmissible qu’en 2025, dans un pays qui prétend évoluer vers la démocratie, les journalistes soient encore détenus comme des délinquants pour avoir exercé leur métier.


Nous, membres de la société civile, journalistes, activistes, Africains engagés pour la liberté d’expression, exigeons :


La libération immédiate et sans condition de Fiacre Salabé et Christian Locka.


Une explication publique du gouvernement sur les raisons de leur arrestation.


Des garanties que plus aucun journaliste ne sera arrêté pour avoir voulu informer.


Le silence autour de cette affaire ne peut durer. À Boda, ce ne sont pas deux hommes seulement qui sont retenus. C’est la parole libre, la vérité, et le droit du peuple à être informé qui sont enchaînés.

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