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Bangui sous le choc: un adolescent tué par le BIR à Kpétènè

Le corps sans vie du jeune transporté par des proches
Le corps sans vie du jeune transporté par des proches

Tôt dans la matinée de ce jeudi 29 mai, jour férié de l’Assomption, le quartier Kpétènè s’est réveillé en état d’ébullition. Des dizaines de riverains sont descendus dans la rue pour protester contre la mort tragique d’un adolescent de moins de 15 ans, Samuel Kotro tué par des éléments du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), une unité spéciale de sécurité, déjà accusée de nombreux abus dans la capitale centrafricaine.


Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, tout a commencé dans la nuit du mercredi au jeudi. En patrouille dans le quartier, les éléments du BIR auraient tenté d’interpeller un groupe de jeunes jouant à la carte, qui ont pris la fuite à leur arrivée. Dans la confusion, un adolescent, qui ne faisait manifestement pas partie du groupe recherché, aurait été pris pour cible.


Pris de panique à la vue des forces armées, Samuel Kotro aurait tenté de fuir, ignorant les raisons de l'interpellation. Les militaires l’auraient alors touché par balle dans les chevilles, avant de le poursuivre jusqu’à l’intérieur d’une maison voisine, où il avait trouvé refuge. Ils l’en auraient extrait de force pour le passer à tabac, provoquant de graves blessures.


Transporté d'urgence au centre de santé géré par Médecins Sans Frontières (MSF) à Bonga-Bonga, dans le 1er arrondissement, il a succombé à ses blessures peu après 4h du matin, selon des sources médicales.


La nouvelle de sa mort a immédiatement déclenché une vague d’indignation. Des manifestants en colère ont investi les rues, exigeant le retrait des éléments du BIR de la zone. Certains dénoncent l’installation des checkpoints comme des points de racket, où les civils sont quotidiennement victimes d’intimidations, de violences verbales, voire physiques.


« Depuis que le BIR est là, c’est la peur au quotidien. Ils nous rackettent, nous humilient, et maintenant ils tuent nos enfants », s’indigne un habitant.


Ce n’est pas la première fois que le BIR est accusé d’exactions à Bangui. Il y a quelques mois, des éléments de cette même unité auraient abattu un policier dans ce même quartier. L’affaire n’a jamais connu de suites judiciaires, renforçant le sentiment d’impunité au sein de cette force spéciale.


Les forces de sécurité en République centrafricaine, censées protéger la population, sont régulièrement pointées du doigt pour leurs abus. En avril 2025, des rapports d'ONG comme Human Rights Watch et des médias locaux ont mis en lumière plusieurs cas de violences, de torture, d’arrestations arbitraires et d’exécutions extrajudiciaires impliquant divers corps armés, y compris des unités mixtes formées avec l’appui d’alliés étrangers.


Cette nouvelle tragédie à Kpétènè remet en question le rôle du BIR et la supervision de ces unités. Elle souligne l'urgence de réformes profondes dans les pratiques des forces de l'ordre, ainsi que la nécessité d'un mécanisme indépendant de surveillance et de justice pour prévenir de telles dérives.











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